Je m’appelle Amaia Egido, je suis membre du mouvement ADSIS. Durant l’année 2008 j’ai commencé ma carrière comme responsable du projet de la Fondation ADSIS qui travaille pour la réinsertion de personnes incarcérées. En plus de travailler avec les prisonniers de Zaballa (Alava)et de Basauri (Bizkaia), nous disposons d’un centre d’accueil de jour à Bilbao.
Je vous raconte cela parce quelques mois avant de commencer à travailler sur le projet, Carmen Gordillo (religieuse de la Compassion) s’est mise en contact avec nous afin d’être bénévole avec nous. Comme vous pouvez l’imaginer nous avons accueilli sa proposition de collaborer dans le centre 3 jours par semaine avec enthousiasme ; pour une petite équipe comme la notre (4 personnes) et avec autant de missions en cours, nous sommes toujours à la recherche de mains en plus.
C’est pour cela que le témoignage que je peux offrir fait référence à Carmen, et à travers elle, se reflète le sentiment de toute sa congrégation.
J’ai toujours été surprise par sa générosité, Carmen venait de Villasana de Mena situé à 46 kms de Bilbao, il lui fallait une heure et demi pour arriver et autant pour rentrer. Elle prenait l’autobus à 7h30 du matin et restait avec nous jusqu’à 6h du soir où elle rentrait dans sa communauté ; il en a été ainsi durant quelques années, elle fut ensuite envoyée rejoindre la communauté de Basauri (qui par chance la rapprochait). Je vous raconte cela car je crois que c’est le reflet de la motivation de Carmen pour servir et porter la Compassion et la miséricorde à ceux qui en ont le plus besoin : les prisonniers.
Durant cette période (déjà 8 ans), je peux dire que je n’ai jamais entendu le moindre jugement sur les enfants qui participaient au programme. Pour moi cela m’a parlé de l’accueil de Dieu de la miséricorde et de l’amour pour chacun d’eux.
Carmen, dans le projet, a une sacrée réputation, à plus de soixante ans elle pointe ce qui fait défaut :
- Camps de travail avec les aînés, les jeunes et les prisonniers
- Apprentissage du castillan ou des mathématiques dans l’accueil de jour
- Faire la cuisine avec les enfants
- Faire la vaisselle avec les enfants
- Chanter, danser, parler dans les dynamiques qui se présentent.
- Vente avec les enfants sur la foire du Commerce Équitable
- Dormir sur un lit
- Se lever tôt pour préparer le petit-déjeuner pour tous.
Nous disons généralement « ce qui va à un déguenillé va aussi bien à un décousu » une expression très castillane qui veut dire que ça va à tout le monde.
Mais au-delà de cela il y a quelque chose qui parle de Dieu et du charisme de la Compassion :
- Le travail, le travail infatigable qui rappelle les paroles de Jésus « Je travaille et mon Père travaille aussi »
- Pleurer avec ceux qui pleurent, et se réjouir avec ceux qui se réjouissent
- Cela parle de Nazareth, à partir du simple et de l’humble de chaque jour, du travail discret dans le secret sans lequel le projet ne pourrait pas avancer.
- La fidélité et la présence au pied de la croix au milieu de la douleur du monde et de tant de crucifiés privés de liberté
- La confiance dans la prière, car je suis conscient de la manière dont nous avons été présent dans la prière de la communauté de la compassion
- Savoir se mettre à la place de l’autre, pour comprendre, pour servir
- Les mains ouvertes toujours disposées pour ce qui pourrait être utile et ce qui pourrait manquer
- Ce cœur de mère, préoccupé, attentif, serviable, et qui nous parle du cœur de Dieu.
Merci Carmen pour nous avoir rendu transparent au Dieu de la Compassion avec ta vie.
Merci aux religieuses de la Compassion d’avoir permis que Carmen se consacre avec cette générosité au projet Bestalde.