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Résumé de l’Intervention d'Erick DUCROCQ à l’ Assemblée de la Congrégation 

Délégué de tutelle à l'OITEC - Établissements de la Compassion

 

Comment en si peu de mots vous dire déjà la joie d'être parmi vous, au milieu de cette famille? Car, pour nous, laïcs (même si nous en sommes tous), la congrégation est notre famille et son nom, notre nom de famille autour duquel nous devons nous retrouver pour lui donner vie, pour lui donner un nouvel élan, ou comme aujourd'hui pour parler d'Elle.

Je n'ai pas découvert la Compassion, j'ai été attiré par la Compassion.

Je suis entré par une porte d'école à la Compassion. Et une fois à l'intérieur, je me suis posé cette question: "Où est la compassion?".

Je crois que la compassion n'existe pas. II n'y a que des compassionistes, des individus qui par leurs attitudes et leur comportement donnent une réalité à la Compassion. Les compassionistes d'aujourd'hui portent sur leurs épaules ce que sera demain la compassion. L'essence de la compassion, c'est l'homme.

Et depuis ce moment où j'ai touché cette nuance, j'ai mis toute mon énergie pour dire qu'une congrégation qui disposait d'écoles était une congrégation qui avait un trésor, une congrégation tournée vers l'avenir et une congrégation qui pouvait le regarder avec confiance.

Qu'ont voulu nos fondateurs ?

Ils ont souhaité que les valeurs auxquelles ils croyaient plus que tout, puissent les dépasser et s'inscrire dans le temps au-delà d'eux-mêmes. Ils ont souhaité que les communautés soient comme de petits foyers pour faire rayonner cet idéal et aujourd'hui, leur être fidèle n'est pas de faire des sanctuaires mais de trouver les moyens adaptés au monde actuel pour que ces valeurs vivent et perdurent.

Dans l'avenir, il y aura d'autres aléas, d'autres péripéties et il faudra que les femmes et les hommes de bonne volonté remettent encore certainement à de multiples reprises, sur le métier, I ‘ouvrage. 

II y aura certainement d'autres adaptations, d'autres aménagements mais les structures de départ adaptées par nos fondateurs à l'époque où ils vivaient, n'étaient-elles pas aussi dans leur esprit, éphémères ? L'important pour eux étant la préservation et la longévité du message.

Le message, pour qu'il soit audible, il faut qu'il parte d'une unité et qu'il s'inspire de cette source. A quoi servirait des écoles de la compassion qui feraient dans leur coin, seules, ce qu'elles pensent être bien pour que leur école tienne debout ? Qu'adviendrait-il ? Eh bien, on retrouverait des écoles certes rattachées à une congrégation qui, au fil des relais se trouveraient vite isolées, n'y retrouvant pas leur compte dans le charisme à côté d'une congrégation qui n'y trouverait pas, elle non plus, d'intérêt d'avoir des écoles pour porter leur message. D'où   la   dévolution.

Car tant que des religieuses étaient à la tête des écoles, le problème ne se posait pas. On y a un peu pensé avec la génération de laïcs qui a suivi et qui a pu continuer dans le sillage des Sœurs qui l'avaient elles-mêmes formée.

J'ai très vite admis ceci: Sévigné, par exemple, est une école catholique. Dit comme ça, on a tendance à penser que c'est une école qui a un caractère particulier, celui d'être catholique et puis compassioniste. Mais c'est tout le contraire. Je pense que c'est parce qu'on est convaincu de la portée de la Compassion, qu'on créée justement une école qui va puiser son caractère premier, sa vocation à la source même.

D'où les questions : Une école pourquoi faire ? Avec quelle mission ? Donnée à qui ? Dans quelle unité ? Avec quels objectifs ?

Avec Sœur Bernadette, avec qui nous nous sommes posés ces questions, nous avons admis que I ‘école était une chance. 

Nous nous sommes dit que la congrégation, (et ce n'est pas vous faire injures, mes Sœurs), n'était pas armée pour répondre aux exigences, aux droits et aux devoirs pour faire face à un tel défi. Mais entre les deux voies, nous nous sommes dit qu'il y avait un passage possible, une joie peut être.

Et si la congrégation créait une tutelle qui permette de mettre en œuvre tout ce que nous avons dit, mais à condition que cette tutelle soit ancrée dans la congrégation avec un point de jonction, une interface, un délégué ?

C'est un laïc. Mais nous avons vu qu'il ne pouvait pas être n'importe lequel et qu'il se devait d'être "envoyé", "missionné" pour représenter la congrégation, dont il est l'émanation, pour faire vivre ses valeurs et être sûr de pouvoir pérenniser le projet. Voilà en tant que laïc le conseil que j’ai donné à votre Supérieure Générale. Celle-ci m'a demandé d'installer cette organisation. Ce que je me suis engagé à faire. 

Après il s'agira de faire d'autres choix. Pour l'heure, nous avons créé l'OITEC, I'Organisme International de Tutelle des Etablissements Compassionistes. Nous avons rompu l'isolement des établissements et avons créé un lien entre eux que l'on appelle réseau.

Nous sommes en train de leur donner un modèle de fonctionnement qui soit propre à la compassion et qui renforcera l'identité de notre charisme car il sera véhiculé de la même façon partout. 

Alors c'est sûr, cela demande aux établissements d'accepter de changer leurs habitudes et de revoir leur fonctionnement mais cette tutelle est à ce prix. Et cela ne se fera pas non plus sans difficulté 

Plus nous serons nombreux, plus nous serons forts et plus nous serons forts, mieux nous résisterons à quelques velléités pas toujours bien catholiques. Nous aurons ainsi en notre sein ceux qui demain sauvegarderont l'essentiel.

On peut être une congrégation vieillissante mais avoir des idées d'avenir.

A l'OITEC, nous n'en sommes qu'aux balbutiements. Mais il faut que notre réseau s'étoffe et soit très vite constitué d'un pôle d'au moins 10 à 12 établissements.

Toujours ce réseau et cette force d'être ensemble et toujours ce retour vers la source qui donne le sens.

Car nous ne pouvons pas être des laïcs ordinaires à la Compassion, nous devons être formés et investis dans cette mission pour permettre aux valeurs de la compassion de rayonner demain. Et il faut que ces laïcs prennent leur responsabilité et eux aussi s'engagent dans et pour leur congrégation. D'où maintenant notre réflexion indispensable sur la question « Qu'est-ce qu'être compassioniste ?»

Nous devons donc réfléchir à ce qu'être compassioniste dans une même famille mais avec des statuts différents. Ainsi, les consacrés et les laïcs soyons heureux dans cette famille aux multiples visages mais a l'unique esprit.

Et cela, mes Sœurs, il faut que nous le fassions découvrir aux jeunes, les jeunes qui sont dans nos écoles. Les écoles que vous avez encore la chance d'avoir par l'intermédiaire d'un réseau que nous venons de créer et que nous avons appelé le réseau des établissements compassionistes.

 

d'Erick DUCROCQ
Galapagar - Espagne
26 juillet 2015